En mer de nuit

En mer de nuit !

Naviguez de nuit reste l’expérience la plus saisissante de nos périples maritimes:

 

  •  le navigateur reste aux aguets de la moindre lueur, lumière, signal de balise ou de phare, pour déterminer sa position
  • chaque navire dispose de feux de route, blanc pour la poupe, rouge sur la proue babord, et vert sur la proue tribord, ce qui permet d’afficher aux autres le sens de la marche et d’en déduire la réciproque,
  • on comprends vite que de nuit il est essentiel d’avoir une vigie éveillée, digne de confiance, car il existe un code de couleurs pour les feux de matures des navires particuliers, c’est pour cela que des formations sont nécessaires pour apprendre, comprendre et admettre qu’il faut réviser régulièrement tout ça,
  • sans quoi comment reconnaitre un navire de pêche qui drague seul, ou bien qui est accompagné d’un autre pour déployer une seine, identifier les gros bateaux, tankers, porte-conteneurs, ferry, paquebots, marine royale… et simple voilier, ou vedette
Porte-conteneurs Vasco de Gama : 399 m de long 54 m de large, croisé dans le rail en face du détroit de Gibraltar
  • nous disposons également de cartes maritime numériques, de nos jours le positionnement GPS nous rappelle exactement où l’on est situé, la réglementation nous impose néanmoins de disposer des cartes réglementaires des zones de navigation au format papier, d’ailleurs ces documents sont magnifiques, et terriblement détaillés, reste qu’il faut encore savoir faire le point manuellement,
  • en cas de blackout électronique, on sort le compas de relèvement, le compas, et on reportera au crayon la position à intervalle régulier,
  • au grand large les repères côtiers sont inexistants, il nous reste les étoiles et l’instrument sextant avec les éphémérides pour s’en sortir et survivre en allant au bon cap !

Sur le Petit Minou, nous avons toute cette panoplie d’outils:

  • Centrale de navigation et pilote automatique pour maintenir un cap, lorsque le barreur est occupé à autre chose,
  • Système AIS, qui correspond à un transpondeur équivalent des avions permettant d’émettre et de recevoir des informations fiables entre navires, nom, nature du navire, dimensions, code MMSI, position, cap, vitesse sur le fond,
  • Nous avons bien entendu sur nos smartphones, et tablette un logiciel équivalent Navionics, et sur le PC de la table à carte un logiciel Adrena Octopus, relié à la centrale de navigation,
  • de plus nous avons accès aux réseaux 5G, Iridium, et testons Starlink Camping-Car, qui étonnement fonctionne à proximité des côtes européennes,
  • nous avons évidemment les cartes marines, les éphémérides et Pascal nous a apporté un sextant, on apprends à ses côtés ce mode ancestral de positionnement, Christophe Colomb l’utilisait déjà !

De nuit, on observe la nature autrement,

  • la navigation impose un coté contemplatif, la nature s’expose sans filtre,
  • le jeu des couleurs imposé par la météo nous amène à observer chaque évolution,
  • les rides des risées, le rythme du clapot, la période de la houle, l’amplitude de chacun de ces éléments modifie la perception humaine des situations,
  • le regard scrute les nuages, annonciateurs de beau temps, ou bien au contraire signe d’évolution à court ou moyen terme, ondée, rafales, orage, tempête ou beau fixe à vous de vous faire votre idée, tôt ou tard la confirmation sera évidente,
  • la sérénité n’est qu’éphémère,  chaque changement s’accompagne d’une analyse, d’une remise en cause, et d’une adaptation à la situation,
  • naviguer en sécurité impose humilité, et capacité de réaction afin d’anticiper les aléas, ce qui est facile à dire, plus délicat à respecter, car nous restons insouciants de nature.

Les emmerdes de nuit peuvent aussi voler en escadrilles !

  • de nuit, les impacts des ennuis sont démultipliés, et de nombreux récits ont démontré qu’une succession de pannes, de casses, amènent parfois à une avarie d’un élément essentiel à la bonne marche du navire autrement dit cela devient catastrophique, mettant en danger le bateau et par conséquent l’équipage,
  • Là aussi nous avons réfléchis à l’essentiel, respect de la réglementation qui impose le port des gilets de flottaison, radeau de survie, avec des grabs bags comprenant l’essentiel et des vivres en cas de naufrages,
  • nous avons également équiper ces gilets de balises AIS, de lampes flash puissantes, permettant de repérer l’homme à la mer de nuit dans un rayon de plusieurs miles marins, nous avons également des balises satellitaires en cas de dégâts important  sur la structure du voilier, les fameuses fusées de détresse, les cornes,
  • l’expérience cumulée de notre équipage reste essentielle à la réussite de cette traversée qui a des goûts d’aventure pour nous tous !

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Commentaires

6 réponses à “En mer de nuit”

  1. Avatar de sophie
    sophie

    Très belle littérature marine, on sent que la sécurité règne à bord, bonne traversée à vous qui arrivez dans des températures plus douces

    1. Avatar de jpr

      Hello Sophie,
      j’ai pas fini ni relu l’article, que tu le commentes déjà !
      Oui t’as bien compris l’idée « stay safe and enjoy ! »
      en effet les shorts sont déjà de sortie, le vent portant se fait désirer…

  2. Avatar de morel
    morel

    enfin de la poésie!!!
    homme libre ,toujours tu chériras la mer !la mer est ton miroir; tu contemples ton ame
    etc le reste sur baudelaire /internet
    bon vent et beaux reves
    vonick

    1. Avatar de jpr

      de là à dire qu’on devient poète lorsqu’on s’emmerde il n’y a qu’un pas que je franchirai pas !

  3. Avatar de Jacques Landru
    Jacques Landru

    Hello Jean Pierre, hello l’équipage du Petit Minou…

    Merci pour ce partage de voyage, en live grâce au « lien stellaire Camping ».

    Le terrien, qui ne connaît l’ivresse du pont d’un voilier, découvre et apprend plein de nouveaux mots de vocabulaire ;o)
    Restez vigilants et prudents. Que les éléments vous soient favorables. Bonne traversée.

    Hâte de lire la suite de la navigation… « Moi qui ne connais que le ciel du Nord » (ça y est « les normales de saison » et le gris qui va avec sont là depuis quelques jours)… « Emmenez moi au bout de la terre… » jusqu’aux Antilles « aux reflets de ciel bleu ».

    A+

    JL

    1. Avatar de jpr

      Hé oui, à chaque nouveau mile parcouru, on s’éloigne du monde des ch’tis du Nord et on se rapproche de celui des kreyòl Matnik, les bretons sont: soit voyageurs, soit sédentaires, parfois un peu des deux !!!
      moi qui ne sait tenir en place, je découvre cette longue navigation, qui est parfois intense, parfois calme propice à la réflexion…

      Je vous envoie plein d’ondes positives pour affronter la fin d’automne et le début de l’hiver, et je te donne RDV l’année prochaine pour te conter l’étonnante expérience Starlink Camping-Car dans notre caravane flottante^^