Rum-Road : 3° semaine

Troisième semaine

Il flotte un sentiment contradictoire à bord, l’envie d’en finir et de mettre pied à terre est réelle, toutefois je me vois encore une fois souhaiter que cela dure un peu plus, est ce que la mer m’a pris ?
On vit des moments simples, laissant du temps à la contemplation, cet espace intemporel permet de faire un tri des choses importantes de nos vies, on échange parfois après ces moments choisis…
Dans notre espace confiné, il convient de ne pas laisser trainer nos affaires personnelles en dehors de sa cabine, le respect des autres commence par bien se comporter vis à vis d’eux, ils rendront la pareille naturellement.

Un passager clandestin s’est invité pour faire une pause, cette aigrette est curieuse de tout, elle observe chacun d’entre nous, puis s’assoupi; revient mettre son bec dans tous les recoins, visite le carré, nous gratifie de quelques crottes ici ou là. Au bout de 24h elle s’en va comme elle est arrivée, dénoncer nos modes de vie à ses congénères, oh comme j’aimerai comprendre ce qu’elle en dira !

Autre intermède, on croise le Class40 « Captain Alternance » mené par Keni Piperol, quelques mots à la VHF, il a dû s’arrêter réparer une voie d’eau à la Corogne, d’où son retard sur le reste de la troupe, il ferme le bal des solitaires de cette classe, échanges d’encouragements, et son avion de chasse nous dépose, un empannage plus loin, il est tout petit dans notre horizon, ce qui nous fait rêver d’une croisière sportive et rapide, on reste impressionné par le solitaire, à notre âge ce n’est plus raisonnable !

Cette dernière semaine, consiste donc à bien ménager la monture pour qu’elle nous transporte au bout de ce périple et à bon port, il reste que la liste des réparations que l’on aura à faire est devenue impressionnante… Cela n’empêche pas les supporters d’être à fond derrière les bleus !

Dès que le vent faiblit, le bateau tanque, le roulis s’amplifie, les à-coups sont multiples dès lors que les voiles faseillent, cela renvoi des chocs sur le gréement, mais aussi sur toute la structure, le confort est d’autant plus atténué pour l’équipage, notre sommeil devient léger, le réveil inéluctable avec en prime les nerfs à vifs !

Cette fin de traversée dans des airs mous, s’annonce plus lente que prévue, notre moteur va pouvoir nous poussez sur un ou deux jours, inutile d’abimer plus le gréement de notre beau Dufour500, vivement l’escale pour qu’on s’occupe de réparer ce qui peut être fait au Marin, la dernière escale est prévue à St Martin fin décembre après une navigation côtière dans les Antilles.


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Commentaires

6 réponses à “Rum-Road : 3° semaine”

  1. Avatar de Gérard BAUBAU

    Très belle la vidéo au coucher du soleil, mais effectivement le vent semble manquer !!! Bonne mer !

    1. Avatar de jpr

      On prend le vent qu’on nous donne !
      et on a observé les 6 derniers concurrents de la route du Rhum se faire prendre au piège dans une bulle sans air,
      les pauvres, double peine, arrivée hors délai donc non classés, et je les imagine enrager dans la houle, sans pouvoir y faire grand chose…

  2. Avatar de sophies
    sophies

    Tout à fait, belle qualité d’image, bravo à vous pour cette traversée exceptionnelle, bon courage pour la suite des réparations et prenez le temps de récupérer, bisous à tous

    1. Avatar de jpr

      Pour les belles images, j’avoue que la difficulté principale était de se caler avant de déclencher, je n’ai pas exposé les flous pas très artistiques quand on dérapait… On récupère tranquillement, on risque aussi de prendre des kilos, avec cette cuisine antillaise !!

  3. Avatar de Nouvel Fabienne
    Nouvel Fabienne

    poursuivez votre reve de gosses, de belles images

    1. Avatar de jpr

      Merci Fabienne, oui on a de belles images dans nos smartphones, et la mémoire d’une belle aventure.