Au delà de l’horizon

Après quelques jours de navigation vers l’ouest, nous découvrons qu’au-delà de l’horizon un même paysage se régénère sans fin !

Faire une transat c’est accepter un long voyage sur les flots, le rêve se réalise, c’est intense, on surveille la monture vélique et les éléments en présence, ainsi que le comportement de l’équipage.

La houle du large peut être ample et régulière, ou tout au contraire on hérite d’une mer croisée ou désorganisée, qui vient contrecarrer notre cap, et faire battre les voiles, l’équilibre est précaire, la complainte du gréement lancinante.

On aime faire de la voile dans du vent modéré à fort, selon ce que supporte notre voilier, dans notre cas, le Dufour500 décolle dès 5 noeuds, et devient agréable dans 8 à 12 nœuds de vent, au-delà de 18 à 25 nœuds il conviendra de brider la Grand-Voile si l’allure est au près.

Toutefois nous sommes aux allures portantes dans les alizés, nous portons fièrement un joli spi asymétrique de 129 m² confectionné par Sails Concept, le tissu Contender Maxilite 150 a un grammage est de 75g/m², et on dispose d’une chaussette pour l’étouffer en cas de besoin… Par précaution au delà de 18 noeuds on l’affale, le génois prend le relai.

La grand-voile est haute, on se pose la question de la prise d’un ris dès 20 noeuds, si jamais les alizés poussent plus fort encore, on en prendra deux ris ou trois, histoire de passer une bonne nuit, on a vu des prévisions avec des rafales à 30 noeuds, alors là trois ris et le génois bien enroulé s’impose,
on verra bien quand anticiper la manœuvre de réduction de sa surface, afin d’éviter les départs au loft.

Entre théorie et pratique, il y a toujours un écart type, en réalité on se fera surprendre de nuit dans des nuages ardents, deux fois avec des rafales de 30 à 35 noeuds, et tenir la barre dans un vent tourbillonnant n’est jamais évident, pour peu que des grains intenses brouillent la visibilité de nos instruments, on fait du pilotage à vue, à la sensation avec un risque de cap mal adapté, attention aux embardées, la houle n’est pas forcément coopérative avec le barreur, chaud devant !

Ces intermèdes brefs et violents nous ont surpris deux fois de nuit au cours des 3 semaines de navigation, avouons que le reste du temps, les quarts de nuit et la navigation diurne ont été plus calmes, voire parfois monotones, ce qui nous a surpris, c’est le peu de trafic au large, cette route Canaries-Antilles est peu fréquentée par la marine marchande… On aura à peine vu 5 bateaux, et détecté une dizaine avec l’instrument AIS, cependant pas de contact visuel, car ils croisaient trop au large.

L’horizon est bien dégagé, au large l’océan est immense, peu de vie apparente, cela reste une surprise pour nous qui voyons souvent des oiseaux, des dauphins dans nos navigation côtière et hauturière, en Manche, Iroise, ou dans le Golfe de Gascogne.


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